Le samedi 4 octobre s’est tenue à Béziers une journée de mobilisation contre le projet de Centre de Rétention Administrative (CRA), réunissant plus de 150 personnes. Près de 30 policiers étaient mobilisés pour nous interdire l’accès au terrain dédié à ce projet et d’y jeter nos « bombes à graines » pleines de coquelicots, d’amour et de révolte. Ce jour là, les personnes présentes ont choisi, malgré tout, la vie à travers une désobéissance joyeuse et engagée. Après une assemblée collective, une première manifestation s’est tenue devant les forces de l’ordre, suivie d’une déambulation vivante en fanfare, puis d’une soirée festive pour clôturer cette journée.
Une mobilisation qui inquiète le Préfet
Le Préfet de l’Hérault nous l’avait annoncé : interdiction formelle d’occuper « son terrain » dédié au projet de CRA, même s’il s’agit de planter un bébé olivier et de semer des coquelicots sur une terre en friche.
Comme prévu le 04 octobre, face à nos 150 manifestant.e.s, quasi 30 policiers sont mobilisés pour nous interdire l’accès au terrain et d’y jeter nos « bombes à graines » pleines de graines de coquelicots, d’amour et de révolte. Même de loin, même pour manifester devant le terrain, en respectant cette propriété privée de l’Etat achetée avec notre argent public.
Les fonctionnaires de police n’ont pas d’argument pour justifier leur présence. « La police n’a pas autre chose à faire, sérieusement, que d’empêcher ça ?». Réfléchir c’est déjà désobéir.
Tant de moyens gaspillés pour faire du mal aux étrangers
Le ridicule et la démesure de ce déploiement de force publique sautent au visage. Cela n’a pas de sens…mais fait tant écho à la place de la question migratoire dans l’opinion publique et à la répression féroce actuelle. Tellement d’énergie, de moyens, d’attention gaspillés pour faire des « migrant.e.s » le « problème politique » alors qu’iels ne sont responsables en rien de l’augmentation du prix de l’essence, des délocalisations passées et à venir, d’une IA aux mains de requins, de nos ados mangés par les smartphones, du vieillissement de notre population, transformée en marché lucratif pour des EHPAD voraces, de la crise écologique, agricole etc !
A qui profite cette démesure ? Aux ultrariches qui poussent vers l’union des droites pour sauver leurs dividendes ? A un personnel politique avide de stratégie électorale ?
Choisir, malgré tout, l’hospitalité et la joie
Ces politiques de rejet abiment les principes qui nous fondent en tant que société, incisent les mécanismes de défense de notre Etat de Droit, au mépris de la vie d’une humanité en exil. Comme dirait A.Césaire, une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde. Alors que choisit-on, la vie ou une lente décomposition ?
Ce jour là, les personnes présentes ont choisi, malgré tout, la vie à travers une désobéissance joyeuse et engagée. Après une assemblée collective, une 1ère manifestation devant les forces de police a été décidée et s’est transformée en déambulation vivante en fanfare.
Quelques heures après, nous occupions finalement cette terre qui ne demande qu’à vivre et nous y plantions ce jeune olivier et nos graines, avec une puissance toute enfantine qui contraste avec la mine désabusée des quelques policiers encore en poste.
Quelques soient leurs politiques, nous fleurirons encore, nous en sommes certain.e.s !
« Bien qu’on tombe constamment sous le feu de leurs haines, s’ils nous enterrent ils perdront car nous sommes des graines » Gaël FAYE.
Non aux CRA, ni à Béziers ni ailleurs.