Le projet de Centre de Rétention Administrative à Béziers

En 2023, dans l’opacité la plus totale, la ville de Béziers a été retenue dans le cadre d’un appel à projet pour la création d’un Centre de Rétention Administrative de 140 places. Cette implantation dans le quartier du Gasquinoy, à côté de la prison, qui bénéficie du fervent soutien de Robert Ménard, maire de Béziers, s’inscrit dans le « plan CRA » du gouvernement visant à porter à 3000 le nombre de places de rétention administrative au niveau national. Organisations et citoyen.n.es se sont réunies à BEZIERS pour s’opposer à ce projet.

Un projet imposé dans l’ombre

En 2023, sans information du public ni concertation locale, la ville de Béziers a été sélectionnée par le ministère de l’Intérieur pour accueillir un nouveau Centre de Rétention Administrative (CRA) de 140 places. Le site retenu : le quartier du Gasquinoy, juste à côté de la prison.

Ce projet s’inscrit dans un plan gouvernemental plus large, baptisé « plan CRA », visant à faire passer de 2 178 à 3 000 le nombre de places disponibles dans les centres de rétention en France d’ici 2027. Béziers figure parmi les huit villes concernées par cette expansion sécuritaire, aux côtés de Dijon, Nantes, Dunkerque, Aix/Luynes, Goussainville, Oissel et Mayotte.

Un projet soutenu par Robert Ménard, maire de Béziers

Ce centre bénéficie du soutien actif du maire de Béziers, Robert Ménard, figure de l’extrême droite. Ce dernier ne cache pas son adhésion à une politique migratoire de plus en plus répressive, où l’enfermement des personnes étrangères devient un levier de communication politique. Le choix de Béziers n’est donc pas anodin : il reflète une stratégie d’implantation dans des villes où le pouvoir local partage la ligne dure du gouvernement.

Mais cette décision, aux conséquences humaines, sociales et budgétaires lourdes, a été prise sans la moindre transparence : aucune délibération au conseil municipal, aucun débat public, aucune étude d’impact rendue publique, et un quartier populaire une fois de plus sacrifié.

Un projet de 40 millions d’euros… pour enfermer

Le coût de ce CRA est estimé à 40 millions d’euros pour sa seule construction. À cela s’ajoutent :

  • Un stand de tir pour les forces de l’ordre (1,5 million €)
  • Un dojo d’entraînement policier (500 000 €)
  • Le recrutement de 200 agents de la Police aux Frontières

Ce sont donc des dizaines de millions d’euros d’argent public investis non pas pour améliorer la vie des Biterrois·es, mais pour enfermer des personnes étrangères sans papiers, dans un dispositif jugé inefficace, coûteux et inhumain par de nombreux rapports officiels.

mobilisation contre le projet de centre de rétention administrative de Béziers

Une implantation dangereuse dans un quartier déjà fragilisé

Le choix du quartier Gasquinoy, situé à proximité immédiate de la prison, accentue la pression sur une zone déjà marginalisée, où les services publics sont insuffisants et les conditions de vie difficiles. Plutôt que d’en faire un quartier-prison, nous revendiquons des politiques de réparation, de soutien et de développement local.

Une réponse autoritaire à des enjeux sociaux

Ce projet incarne une politique qui, sous couvert de « sécurité », criminalise la pauvreté et l’exil. Il répond à une logique électoraliste, qui préfère construire des murs plutôt que des ponts, et qui oppose les publics plutôt que de créer de la solidarité. À Béziers, cette orientation se traduit par des choix budgétaires qui privilégient le sécuritaire au détriment du social, de l’éducation, de la culture et de la santé.

Une mobilisation citoyenne est née

Face à ce projet imposé, un collectif d’associations, de syndicats, d’organisations politiques et de citoyen·nes s’est formé à Béziers. Ensemble, nous refusons :

  • La création d’un CRA à Béziers ou ailleurs
  • La banalisation de l’enfermement administratif
  • La stigmatisation et la maltraitance des personnes étrangères
  • Le gaspillage de l’argent public pour des politiques inefficaces

Nous appelons à investir dans des projets utiles et porteurs d’avenir : logements, équipements culturels, écoles, hôpitaux, centres sociaux. Béziers mérite mieux que d’être un symbole de la répression migratoire.

✊ Que pouvez-vous faire ?

  • Informer votre entourage sur la réalité des CRA
  • Rejoindre la mobilisation locale contre ce projet
  • Participer aux actions, débats, manifestations
  • Exiger des élus locaux qu’ils se positionnent clairement
  • Signez et partagez les pétitions

Le CRA de Béziers ne doit pas voir le jour. Refusons l’enfermement, refusons l’inhumanité.